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III


La protection assurée a l’esclave par le Code noir est tellement la loi générale et a si bien pénétré au plus profond du cœur de la race blanche, que toute infraction aux obligations imposées aux maîtres soulève facilement l’indignation publique. Pour rendre justice au bon esprit des propriétaires d’esclaves, j’ai, dans le cours de ce livre, rappelé que la loi n’avait jamais épargné les mauvais maîtres, et que la vindicte populaire les avait forcés à prendre la fuite.

Voici un fait à l’appui :

En 1837, vivait à la Nouvelle-Orléans une femme qui occupait le premier rang dans la société créole ; la plus grande estime l’entourait, elle et sa famille. L’aventure qui l’a précipitée du haut de la considération dont elle jouissait, a fait assez de bruit et de scandale pour que je n’aie pas besoin de taire le nom de cette dame : elle s’appelait madame Lalaurie.