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LE CODE NOIR




I


Tous les drames que présente la vie des esclaves dans le Nouveau-Monde ; tous les sentiments que peut inspirer ce spectacle de l’omnipotence d’un côté et de la soumission absolue de l’autre ; toutes les émotions, toutes les accusations, toutes les injustices, toutes les pitiés, tous les abus de pouvoirs, toutes les générosités, toutes les révoltes, tous les crimes, toutes les larmes, se résument dans la loi qu’on a appelée le Code noir.

Dénomination terrible et lugubre qui épouvante l’imagination beaucoup plus que de raison ! Il semble que derrière chaque page de ce code se cache le bourreau, que chacun de ses articles enseigne un supplice nouveau, que chaque mot met aux mains du maître un instrument de torture ! Et pourtant le Code noir n’est qu’une loi protectrice, protectrice pour l’esclave et pour le maître à la fois.

L’esclavage étant donné, le Code noir a dû exister ; ce n’est pas le Code noir qu’il faut condamner, mais