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MADEMOISELLE DE SURGY




I


Les Antilles ont été de tout temps une gracieuse pépinière où la marine française a choisi ses alliances. Entre autres raisons à cela, c’est, d’une part pour les officiers, l’isolement, l’absence presque complète d’occupation ; d’autre part, l’accueil si cordial des habitants, le charme des femmes créoles[1], la fortune réelle ou factice de beaucoup d’entre elles. Autant de prétextes plausibles, autant de piéges si l’on veut, aux relations intimes qui s’établissent vite entre le bord et les salons. Et puis, dans ce pays, comme un peu partout, le frétillement des franges d’or d’une épaulette exerce sur les yeux, des jeunes filles un empire attrayant. Un autre motif très-puissant pour celles-ci à rechercher ces mariages, c’est la perspective d’un séjour en France. La France est la terre promise des femmes créoles.

  1. Voir le volume que j’ai publié sous le titre : les Femmes du Nouveau-Monde.