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voit pas plus à Nan-tchang-fou que dans les autres grandes villes chinoises, de monuments capables de fixer l’attention. Des pagodes, des tribunaux, quelques arcs de triomphe élevés en l’honneur des veuves et des vierges, voilà ce qu’on rencontre de plus saillant en architecture. Cependant les rues sont larges, assez propres, les magasins et les boutiques magnifiquement tenus et ornés. La ville, dans son ensemble, est, après Tching-tou-fou, capitale de la province du Sse-tchouen, la plus régulière et la plus belle que nous ayons remarquée dans l’empire chinois. Quoique le Kiang-si soit une province pauvre et incapable de se suffire à elle-même, le commerce de Nan-tchang-fou est extrêmement considérable. Cela tient à sa position sur la grande ligne qui fait communiquer entre eux les plus grands centres de population et d’activilé, tels que Canton, Nanking, Han-keouet Péking. Toutes les marchandises venant du Nord ou du Midi doivent passer par Nantchang-fou.

Le Kiang-si, peu riche en produits agricoles, est cependant, depuis des siècles, en possession de l’industrie peut-être la plus importante de tout l’empire chinois. C’est dans cette province que se trouvent toutes les grandes fabriques de porcelaines, dont Nan-tchang-fou est naturellement l’entrepôt général. Il y a dans cette ville plusieurs magasins immenses où l’on trouve des porcelaines de toute forme, de toute grandeur et de toute qualité, depuis ces urnes grandioses où sont représentées en relief des scènes richement coloriées de la vie chinoise, jusqu’à ces petites coupes si frêles, si délicates et si transparentes, qu’on leur a donné le nom de coques d’œufs.