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« Les anciens pensaient que les hirondelles changeaient de climat ; mais il est très-difficile de concevoir qu’ils l’aient cru, puisqu’on n’a jamais vu les hirondelles ni prendre les chemins des pays méridionaux, ni marcher en troupes comme les oiseaux voyageurs, qui a viennent toutes les années de la Tartarie et y retournent au printemps. Ceux-ci font des armées, et leur passage dure plusieurs jours ; au lieu que les hirondelles disparaissent d’une province, sans qu’on en voie un plus grand nombre dans l’autre, même dans les provinces les plus rapprochées de la mer. » Et le naturaliste chinois conclut que les hirondelles n’émigrent pas, qu’elles restent toujours aux environs du même pays, et que, pendant l’hiver, elles vont seulement se blottir dans des trous ou au fond des cavernes. Nous ne savons si les naturalistes d’Europe seront bien disposés à partager l’opinion de leur confrère Lu-chi. Nous ignorons également si la découverte suivante sera bien du goût non plus des naturalistes, mais des horlogers.

Un jour que nous allions visiter quelques familles chrétiennes de cultivateurs, nous rencontrâmes, tout près d’une ferme, un jeune Chinois qui faisait paître un buffle le long d’un sentier. Nous lui demandâmes, en passant et par désœuvrement, s’il n’était pas encore midi. L’enfant leva la tête, et, comme le soleil était caché derrière d’épais nuages, il ne put y lire sa réponse. — Le ciel n’est pas clair, nous dit-il, mais attendez un instant… À ces mots il s’élance vers la ferme et revient quelques minutes après, portant un chat sous le bras. — Il n’est pas encore midi, dit-il, tenez,