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et illuminés par des essaims de lucioles et de mouches phosphorescentes.

Le nénuphar est surtout remarquable au point de vue utilitaire ; ses graines se mangent comme les noisettes en Europe. Cuites à l’eau et au sucre, elles font les délices des gourmets. Sa gigantesque racine est d’une grande ressource pour les préparations culinaires ; de quelque manière qu’on l’arrange, elle est très saine et d’un goût excellent. Les Chinois en font macérer au sel et au vinaigre des provisions considérables pour manger avec le riz ; réduite en fécule, on peut en composer de délicieuses bouillies au lait ou à l’eau. Pendant l’été on la mange crue en guise de fruit, et elle est très-rafraîchissante. Les feuilles, enfin, sont d’un grand usage pour envelopper toute espèce d’objets, et, lorsqu’elles sont desséchées, on les mêle volontiers au tabac à fumer pour en adoucir la force.

Les Chinois doivent principalement à leur caractère éminemment observateur leurs nombreuses découvertes en agriculture, et le parti qu’ils savent tirer d’une foule de plantes négligées en Europe. Ils aiment à examiner et à étudier la nature. Les grands, les empereurs même, ne dédaignent pas d’être attentifs aux plus petites choses, et ils recueillent avec soin tout ce qui peut avoir quelque utilité pour le public. Le célèbre empereur Khang a ainsi rendu plus d’un service important à son pays. On trouve, dans de curieux mémoires écrits par ce prince, le passage suivant : Je me promenais, dit l’empereur Khang-hi, le premier jour de la sixième lune, dans des champs où l’on avait semé du riz qui ne devait