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Un cochon malade est donc un événement majeur et capable de plonger dans la consternation tous les officiers d’une pagode.

La loi chinoise frappe d’une espèce de mort civile les bonzes et les tao-sse ou docteurs de la raison. Il leur est défendu de visiter leur père et leur mère, de sacrifier à leurs ancêtres, et, chose remarquable, de porter le deuil pour leurs parents morts, à peine de cent coups de bambou[1].

Le Code pénal de la Chine, dont nous avons essayé de tracer une légère esquisse, entre souvent dans les détails les plus minutieux sur des points dont les législations européennes n’ont pas même jugé à propos de s’occuper. En parcourant ce nombre infini de prescriptions et de règlements de tout genre, nous avons dû plus d’une fois faire la remarque que les lois de la Chine ne sont pas toujours d’accord avec la pratique de ses habitants. L’autorité ayant perdu sa force et son énergie, le peuple vit à peu près comme il l’entend, sans se préoccuper du Code et des lois qu’il renferme. Les mandarins eux-mêmes exercent leur pouvoir selon leur caprice. Dans les affaires les plus graves, lorsqu’ils doivent, par exemple, torturer un accusé pour obtenir l’aveu de son crime, ou lorsqu’il faut appliquer la peine de mort, la loi a beau diriger la conduite du magistrat, il n’en tient aucun compte, et l’arbitraire et la fantaisie sont souvent son unique règle.

En 1849, nous traversions, pendant l’été, la province du Chan-toung pour nous rendre à Péking. Un soir

  1. Tome I, p. 307.