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du commerce ? En ce qu’il en ouvre la carrière à ceux qui ont du talent pour le faire, et le rend nécessairement plus réparti et plus divisé. Le génie du commerce est un génie à part, comme celui des lettres, du gouvernement, de la guerre et des arts ; peut-être même pourrait-on dire qu’il embrasse, à certains égards, toutes les espèces de génies. Or, le génie du commerce est perdu pour l’empire dans tous ceux qui sont à portée de suivre une autre carrière ; reste donc à le mettre eu œuvre dans ceux dont le commerce est l’unique ressource. Quoique le commerce soit infini ment nécessaire à l’État, l’administration, qui fait tant de dépenses pour faciliter les études et former par là des sujets propres aux affaires, ne fait rien pour ceux qui ont le génie du commerce, pour les aider à le déployer ; le haut intérêt de l’argent supplée à cette espèce d’oubli ; quelque pauvre que soit un jeune homme, s’il a de la conduite et du talent, il trouvera à emprunter assez pour faire des tentatives ; dès qu’elles réussissent, toutes les bourses s’ouvrent pour lui, et l’intérêt donne à l’empire un citoyen utile qui aurait été perdu s’il ne lui eût tendu une main secourable. Or, dès qu’on peut entrer dans le commerce, sans avoir de fonds à soi, le commerce doit être nécessairement très-divisé et tel, par conséquent, que le demande l’état actuel de la population.

« Un homme, quel qu’il soit, n’a qu’une certaine mesure de temps et de forces à employer ; si le commerce dont il est chargé en demande plus, il faut qu’il appelle du secours, c’est-à-dire qu’il achète des services ; ils lui coûtent peu pour l’ordinaire, et il