Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/169

Cette page n’a pas encore été corrigée

a de bonnes terres, dit-il, ne les laissera pas en friche, parce qu’à moins d’être insensé, il ne voudrait pas se priver, en pure perte, des moissons dont, chaque année, elles peuvent remplir ses greniers. Qui a des fonds en argent serait aussi insensé s’il les laissait chômer dans ses coffres ; car, s’il y a plus de danger à les placer qu’à cultiver des terres et à les mettre en valeur, il y a aussi des profits plus considérables. Tout le monde convient que l’argent ne reste jamais en caisse chez les négociants, parce que l’appât puissant du gain l’en fait sortir sans cesse. La loi de trente pour cent étant établie, le même appât doit produire le même effet chez tous ceux qui en ont ; aussi voyons-nous que, depuis que l’intérêt de l’argent a été porté si haut, personne n’a plus songé à en faire des amas, et la circulation en a été plus générale, plus vive, plus continuelle. »

Un autre économiste, nommé Tsien-tche, soutient que l’intérêt légal de trente pour cent a pour but de faciliter le commerce. On va voir que les Chinois sont tout aussi avancés que nous dans l’art de faire des formules. Une société bien organisée, dit Tsien-tche, serait celle où, chacun travaillant selon ses forces, son taet lent et les besoins publics, tous les biens seraient toujours partagés dans une proportion qui en fît jouir tout le monde à la fois.

« L’État le plus riche serait celui où peu de travail mettrait les productions de la nature et de l’art dans une abondance supérieure, en tout temps, au nombre et aux besoins des habitants. La richesse a nécessairement une relation avec les besoins.