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que, vers la fin du neuvième siècle, cent vingt mille furent massacrés à Han-tcheou-fou, capitale du Tché-kiang. Voici de quelle manière l’écrivain arabe raconte ces terribles exécutions :

« Des événements sont survenus qui ont fait cesser les expéditions dirigées vers ces contrées (la Chine), qui ont ruiné ce pays, qui en ont aboli les coutumes, et qui ont dissous sa puissance. Je vais, s’il plaît à Dieu, exposer ce que j’ai lu relativement à ces événements.

« Ce qui a fait sortir la Chine de la situation où elle se trouvait en fait de lois et de justice, et ce qui a interrompu les expéditions dirigées vers ces régions du port de Syraf, c’est l’entreprise d’un rebelle, qui n’appartenait pas à la maison royale, et qu’on nommait Bauschena. Cet homme débuta par une conduite artificieuse et par l’indiscipline ; puis il prit les armes et se mit à rançonner les particuliers. Peu à peu les hommes malintentionnés se rangèrent autour de lui ; son nom devint redoutable, ses ressources s’accrurent, son ambition prit de l’essor, et, parmi les villes de la Chine qu’il attaqua, était Khan-fou, port où les marchands arabes abordent. Entre cette ville et la mer, il « va une distance de quelques journées ; sa situation est sur une grande rivière, et elle est baignée par l’eau douce[1].

« Les habitants de Khan-fou ayant fermé leurs portes,

  1. Ces indications ne sauraient être d’une plus grande exactitude. Nous avons été sur les lieux où était Khan-fou ; le port n’existe plus aujourd’hui ; il a été comblé par les sables ; mais les Chinois du voisinage ont conservé le souvenir de son importance commerciale