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Jamais, en effet, nous n’avions vu un voyage exécuté avec plus d’agrément. D’abord la route était un spectacle, un divertissement perpétuel, et nous jouissions, en outre, d’une température tolérable ; la nuit n’était pas, il est vrai, d’une extrême fraîcheur, mais, au moins, nous pouvions respirer et nous sentir vivre. Vers une heure du matin, nous vîmes venir vers nous une illumination qui, sauf les torches résineuses, était assez semblable à la nôtre. Quand elles se furent jointes, elles se mêlèrent, se confondirent, et puis marchèrent ensemble. Nous étions arrivés à une petite ville de troisième ordre, où nous devions nous arrêter pour dîner. Le magistrat du lieu, qui nous attendait, avait eu l’attention de nous envoyer tous les porte-lanternes de son tribunal, pour nous faire la conduite. Le service avait été si bien réglé, que nous n’éprouvâmes pas une minute de retard. Nous trouvâmes le dîner servi à point ; tout le monde fut d’un excellent appétit, et, après avoir salué les fonctionnaires qui étaient venus nous tenir compagnie, nous reprîmes notre pérégrination nocturne.

Nous arrivâmes au relais avant le lever du soleil. Dès que nous fumes installés dans le palais communal, nous reçûmes quelques visites des mandarins, et puis, sans nous mettre en peine de la non-coïncidence de l’heure, nous soupâmes de manière à ne pas laisser du tout soupçonner à nos amphitryons que nous avions déjà fort bien dîné à une heure du matin.

Le moment où les moustiques ont l’habitude de se coucher étant arrivé, nous allâmes nous mettre au lit. L’observation de Wei-chan fut trouvée extrêmement