Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/427

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelqu’un de ses agents, de ses officiers et de ses sujets en général ? Pour tout cela, je remplace l’empereur, en vertu des pouvoirs qu’il rn’a conférés et dont il m’a investi… Le crieur répétait ces paroles trois fois. En effet, il est établi en principe que l’empereur ne se dérange pas de ses occupations, à moins que quelque gouverneur ne se soit rendu coupable d’une iniquité évidente, ou que le magistrat suprême n’ait négligé de rendre la justice et de surveiller les personnes chargées de l’administrer. Or, tant qu’on se préserva de ces deux choses, c’est-à-dire tant que les a décisions rendues par les administrations furent conformes à l’équité, et que les fonctions de la magistrature ne furent confiées qu’à des personnes amies de la justice, l’empire se maintint dans l’état le plus satisfaisant[1]. »

Cette dernière observation de l’écrivain arabe est encore aujourd’hui applicable à la Chine. C’est parce que la magistrature n’y est plus confiée à des personnes amies de la justice qu’on voit cet empire, jadis si florissant et si bien gouverné, aller de jour en jour en décadence, et marcher rapidement à une ruine effroyable et peut-être prochaine.

En recherchant la cause de cette désorganisation générale, de cette corruption qui dissout à vue d’œil toutes les classes de la société chinoise, il nous a semblé la trouver dans une grave modification à l’ancien système gouvernemental introduite par la dynastie mantchoue. Il fut établi qu’aucun mandarin ne pourrait

  1. Chaîne des chroniques, p. 106.