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gouvernement, avant de l’investir de sa charge, l’envoyait dans toutes les cités qui, par leur importance, sont considérées comme les colonnes de l’empire. Cet homme restait dans chaque cité un ou deux mois, et prenait connaissance de l’état du pays, des dispositions des habitants et des usages de la contrée. Il s’informait des personnes sur le témoignage desquelles on pouvait compter, à tel point que, lorsque ces personnes auraient parlé, il fût inutile de recourir à de nouvelles informations. Quand cet homme avait visité les principales villes de l’empire, et qu’il ne restait pas de lieu considérable où il n’eût séjourné, il retournait dans la capitale, et on le mettait en possession de sa charge.

« C’était le cadi des cadis qui choisissait ses subalternes et qui les dirigeait. Sa connaissance des diverses provinces de l’empire et des personnes qui, dans chaque pays, étaient dignes d’être chargées de fonctions judiciaires, qu’elles fussent nées dans le pays même ou ailleurs, était une connaissance raisonnée, laquelle dispensait de recourir aux lumières des gens qui, peut-être, auraient obéi à certaines sympathies, ou qui auraient répondu aux questions d’une manière contraire à la vérité. On n’avait pas à craindre qu’un cadi écrivît à son chef suprême une chose dont celui-ci aurait tout de suite reconnu la fausseté, et qu’il le fît changer de direction.

« Chaque jour un crieur proclamait ces mots à la porte du cadi des cadis : Y a-t-il quelqu’un qui ait une réclamation à exercer, soit contre l’empereur, dont la personne est dérobée à la vue de ses sujets, soit contre