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je te fisse mettre à mort ; tu m’as exposé aux censures d’un homme qui est parti du Khorassan, sur les frontières de mon empire, qui est allé dans le pays des Arabes, de là dans les contrées de l’Inde, et enfin dans mes États, dans l’espoir d’y jouir de mes bienfaits ; tu voulais donc que cet homme, en passant, à son retour, par les mêmes pays, et en visitant les mêmes peuples, dît : J’ai été victime d’une injustice en Chine, et on m’y a volé mon bien. Je veux bien m’abstenir de répandre ton sang, à cause de tes anciens services ; mais je vais te préposer à la garde des morts, puisque tu n’as pas su respecter les intérêts des vivants. Par les ordres de l’empereur cet eunuque fut chargé de veiller à la garde des tombes royales, et de les maintenir en bon état.

« Une des preuves de l’ordre admirable qui régnait jadis dans l’empire, à la différence de l’état actuel[1], c’est la manière dont se rendaient les décisions judiciaires, le respect que la loi trouvait dans les cœurs, et l’importance que le gouvernement, dans l’administration de la justice, mettait à faire choix de personnes qui eussent donné des garanties d’un savoir suffisant dans la législation, d’un zèle sincère, d’un amour de la vérité à toute épreuve, d’une volonté bien décidée de ne pas sacrifier le bon droit en faveur des personnes en crédit, d’un scrupule insurmontable à l’égard des biens des faibles et de ce qui se trouverait sous leurs mains.

« Lorsqu’il s’agissait de nommer le cadi des cadis, le

  1. À cette époque, l’empire était en révolution.