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« Tout cela fut pratiqué à l’égard du Khorassanien ; mais il persista dans sa plainte et demanda à parler à l’empereur. Il fut donc ramené dans la capitale et conduit devant le prince ; l’interprète l’interrogea sur le but de sa démarche. Le marchand raconta comment un débat s’était élevé entre lui et l’eunuque, et comment l’eunuque lui avait arraché sa marchandise des mains. Le bruit de cette affaire s’était répandu dans Khan-fou et y était devenu public.

« L’empereur ordonna de remettre le Khorassanien en prison, et de lui fournir tout ce dont il aurait besoin pour le boire et le manger ; en même temps il fit écrire par le vizir à ses agents de Khan-fou, pour les inviter à prendre des informations sur le récit qu’avait fait le Khorassanien et à tâcher de découvrir la vérité. Les mêmes ordres furent donnés au maître de la droite, au maître de la gauche et au maître du centre ; en effet, c’est sur ces trois personnages que roule, après le vizir, la direction des troupes ; c’est à eux que l’empereur confie la garde de sa personne ; quand le prince marche avec eux à la guerre et dans les occasions analogues, chacun des trois prend autour de lui la place qu’indique son titre. Ces trois fonctionnaires écrivirent donc à leurs subordonnés.

« Mais tous les renseignements qu’on recevait tendaient à justifier le récit qu’avait fait le Khorassanien. Des lettres conçues dans ce sens arrivèrent de tous les côtés à l’empereur. Alors le prince manda l’eunuque : dès que celui-ci fut arrivé, on confisqua ses biens, et le prince retira de ses mains la garde de son trésor. En même temps le prince lui dit : Tu mériterais que