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transmettre ces mots : Fais attention à ce que tu dis, on ne parle aux rois qu’après avoir bien pesé ce qu’on va dire. Tu as affirmé que vous ne vous accordez pas sur cette question ; vous êtes donc en dissidence au sujet d’une assertion de votre prophète, et vous n’acceptez pas tout ce que vos prophètes ont établi ? Il ne convient pas d’être divisé dans des cas semblables ; au contraire, des affirmations pareilles devraient être admises sans contestations. Prends donc garde à cela et ne commets plus la même imprudence.

« L’empereur dit encore beaucoup de choses qui ont échappé de ma mémoire, à cause de la longueur du temps qui s’est écoulé dans l’intervalle ; puis il ajouta : Pourquoi ne t’es-tu pas rendu de préférence auprès de ton souverain, qui se trouvait bien mieux à ta portée que nous pour la résidence et pour la race ? — Je répondis : Bassora, ma patrie, était dans la désolation ; je me trouvais à Siraf ; je vis un navire qui allait mettre à la voile pour la Chine, j’avais entendu parler de l’éclat que jette l’empire de la Chine, et de l’abondance des biens qu’on y trouve. Je préférai me rendre dans cette contrée et la voir de mes yeux. Maintenant je retourne dans mon pays, auprès du monarque mon cousin ; je raconterai au monarque l’éclat que jette cet empire, et dont j’ai été témoin. Je lui parlerai de la vaste étendue de cette contrée, de tous les avantages dont j’y ai joui, de toutes les bontés qu’on y a eues pour moi. Ces paroles firent plaisir à l’empereur ; il me fit donner un riche présent ; il voulut que je m’en retournasse à Khan-fou sur les mulets de la poste. Il écrivit même au gouverneur de Khan--