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contigus à ceux de la Chine. Le quatrième roi en rang est le roi des éléphants, c’est-à-dire le roi de l’Inde ; on le nomme, chez nous, le roi de la sagesse, parce que la sagesse tire son origine des Indiens. Enfin l’empereur des Romains, qu’on nomme, chez nous, le roi des beaux hommes, parce qu’il n’y a pas sur la terre de peuple mieux fait que les Romains, ni qui ait la figure plus belle. Voilà quels sont les principaux rois ; les autres n’occupent qu’un rang secondaire.

« L’empereur ordonna ensuite à l’interprète de dire ces mots à l’Arabe : Reconnaîtrais-tu ton maître, si tu le voyais ? L’empereur voulait parler de l’apôtre de Dieu, à qui Dieu veuille bien être propice. — Je répondis : Et comment pourrais-je le voir, maintenant qu’il se trouve auprès du Dieu très-haut ? — L’empereur reprit : Ce n’est pas ce que j’entendais ; je voulais parler seulement de sa figure. — Alors l’Arabe répondit oui. — Aussitôt l’empereur fit apporter une boîte ; il plaça la boîte devant lui, puis, tirant quelques feuilles, il dit à l’interprète : Fais-lui voir son maître… — Je reconnus sur ces pages les portraits des prophètes ; en même temps, je fis des vœux pour eux, et il s’opéra un mouvement dans mes lèvres. — L’empereur ne savait pas que je reconnaissais les prophètes ; il me fit demander par l’interprête pourquoi j’avais remué les lèvres. L’interprète le fit, et je répondis : Je priais pour les prophètes. — L’empereur demanda comment je les avais reconnus, et je répondis : Au moyen des attributs qui les distinguent. Ainsi, voilà Noé dans l’arche, qui se sauva avec sa famille, lorsque le Dieu très-haut commanda aux