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« Il y avait à Bassora un homme de la tribu des Coreïschites, appelé Ibn-Vahab et qui descendait de Habbar, fils d’Al-Asvad. La ville de Bassora ayant été ruinée, Ibn-Yahab quitta le pays et se rendit à Siraf. En ce moment un navire se disposait à partir pour la Chine. Dans de telles circonstances, il vint à Ibn-Vahab l’idée de s’embarquer sur ce navire. Quand il fut arrivé en Chine, il voulut aller voir le roi suprême ; il se mit donc en route pour Khom-dan[1], et, du port de Khan-fou[2] à la capitale, le trajet fut de deux mois. Il lui fallut attendre longtemps à la porte impériale, bien qu’il présentât des requêtes et qu’il s’annonçât comme étant issu du même sang que le prophète des Arabes. Enfin l’empereur fit mettre à sa disposition une maison particulière et ordonna de lui fournir tout ce qui lui serait nécessaire ; en même temps, il chargea l’officier qui le représentait à Khan-fou de prendre des informations et de consulter les marchands au sujet de cet homme, qui prétendait être parent du prophète des Arabes, à qui Dieu puisse être propice ! Le gouverneur de Khan-fou annonça, dans sa réponse, que la prétention de cet homme était fondée. Alors l’empereur l’admit auprès de lui, lui fit des présents considérables, et cet homme retourna dans l’Irak avec ce que l’empereur lui avait donné.

  1. Aujourd’hui Si-ngan-fou, capitale de la province du Ho-nan, où fut trouvée l’inscription dont nous avons parlé, et qui réellement était, à cette époque, la résidence des empereurs de la dynastie des Tang.
  2. Port de mer dans la province du Tche-kiang. Nous avons fait une fois le même trajet que le voyageur arabe, et c’est bien à peu près le même temps que nous y avons mis.