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Pour les êtres naturels, et pour une foule d’autres objets qui purent y être assimilés, on les classa par familles à la suite de l’animal, de l’arbre ou de la plante, qui en était comme le type dans les deux cent quatorze caractères primitifs ; le loup, le renard, la belette et les autres carnassiers furent rapportés au chien ; les diverses espèces de chèvres et d’antilopes, au mouton ; les daims, le chevreuil, l’animal qui porte le musc, au cerf ; les autres ruminants, au bœuf ; les rongeurs, au rat ; les pachydermes, au cochon ; les solipèdes, au cheval. Le nom de chaque être naturel se trouva ainsi formé de deux parties, l’une qui se rapportait au genre, l’autre qui déterminait l’espèce par un signe indiquant ou les particularités de conformation, ou les habitudes de l’animal, ou les usages qu’on en pourrait tirer. Par cet ingénieux procédé se trouvèrent formées de véritables familles naturelles qui, à quelques anomalies près, pourraient être avouées des naturalistes modernes.

Quant aux notions abstraites et aux actes de l’entendement, la difficulté était plus grande, et elle ne fut pas moins ingénieusement étudiée. Pour peindre la colère, on mit un cœur surmonté du signe d’esclavage ; une main tenant le symbole du milieu désigna l’historien, dont le premier devoir est de n’incliner d’aucun côté, le caractère de la rectitude et celui de la marche désignèrent le gouvernement, qui doit être la droiture même en action ; pour exprimer l’idée d’ami on plaça deux images de perles à côté l’une de l’autre : il est si difficile de rencontrer deux perles exactement appareillées ! La plupart des mots ne présentent pas ce caractère, et leur composition est, le plus souvent, arbitraire ; mais il y en