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profondes l’environnent, contenant de l’eau qui bout au même feu et sert à alimenter la grande cuve ; de sorte que le sel, quand il est évaporé, remplit absolument la cuve, et en prend la forme. Le bloc de sel, de deux cents livres pesants et plus, est dur comme la pierre ; on le casse en trois ou quatre morceaux pour être transporté dans le commerce. Le feu est si ardent, que la cuve devient tout à fait rouge et que l’eau jaillit à gros bouillons à la hauteur de huit ou dix pouces. Quand c’est du feu fossile des puits à feu, elle jaillit encore davantage, et les cuves sont calcinées en fort peu de temps, quoique celles qu’on expose à ces sortes de feu aient jusqu’à trois pouces d’épaisseur.

« Pour tant de puits, il faut du charbon en quantité ; il y en a de différentes sortes dans le pays. Les lits de charbon sont d’une épaisseur qui varie depuis un pouce jusqu’à cinq. Le chemin souterrain qui conduit à l’intérieur de la mine est quelquefois si rapide, qu’on y met des échelles de bambou ; le charbon est en gros morceaux. La plupart de ces mines contiennent beaucoup de l’air inflammable dont j’ai parlé, et on ne peut pas y allumer de lampes ; les mineurs vont à tâtons, s’éclairent avec un mélange de poudre de bois et de résine, qui brûle sans flamme et ne s’éteint pas.

« Quand on creuse les puits de sel, ayant atteint mille pieds de profondeur, on trouve ordinairement une huile bitumineuse[1] qui brûle dans l’eau. On en recueille par jour jusqu’à quatre ou cinq jarres de

  1. Probablement de l’huile de pétrole.