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examens, des discussions sur cette matière importante, et fit publier successivement plusieurs ouvrages pour l’instruction des magistrats. La dynastie mantchoue a publié aussi une nouvelle édition du Si-yuen.

D’après ce livre, voici comment on doit s’y prendre pour découvrir les traces des coups et des blessures sur les corps morts, lors même qu’ils commencent à tomber en pourriture. On lave le cadavre avec du vinaigre, puis on l’expose à la vapeur du vin qui sort d’une fosse profonde. C’est de ce procédé qu’on a donné au livre de médecine légale le nom de Si-yuen, lavage de la fosse. Pour creuser cette fosse, il faut choisir, autant qu’il est possible, un terrain sec et de nature un peu argileuse ; elle doit être de cinq ou six pieds de long sur trois de large et autant de profondeur. On la remplit ensuite de branches et de broussailles, et on active le feu jusqu’à ce que la terre du fond et des parois soit presque chauffée au rouge blanc. Alors on retire la braise et on verse une grande quantité de vin de riz ; on place sur l’ouverture de la fosse une grande claie d’osier où l’on étend le cadavre, puis on recouvre le tout avec des toiles soutenues en voûte, afin que la vapeur du vin puisse agir sur toutes les parties du corps. Deux heures après, toutes les marques des coups et des blessures paraissent très distinctement. Le Si-yuen assure qu’on peut également faire l’opération avec les ossements seuls et obtenir les mêmes résultats. Il prétend que, si les coups ont été de nature à causer la mort, les marques doivent apparaître sur les ossements. Les mandarins d’Ou-chan nous ont certifié que cela était d’une parfaite exactitude ; mais nous n’avons jamais eu occasion de le vérifier par nous-mêmes.