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tam ou sur un instrument de bambou. Ce bruit a pour but d’avertir poliment les voleurs qu’on se tient sur ses gardes, et que, par conséquent, le moment n’est pas favorable pour percer les murs ou enfoncer les portes. Dans certaines villes l’administration entretient aussi des veilleurs de nuit, organisés en patrouille, pour parcourir les rues, maintenir la tranquillité publique, et avertir les citoyens de prévenir les incendies. Ils s’arrêtent un instant dans les divers quartiers, et, après avoir fait résonner trois fois leur tam-tam de bronze, on les entend crier à l’unisson : lou-chan, lou-hia, siao-sin-hoy c’est-à-dire : au rez-de-chaussée et à l’étage supérieur, qu’on prenne garde au feu.

Les incendies sont très-fréquents en Chine, surtout dans les provinces méridionales où les maisons sont, en grande partie, construites en bois. L’usage de fumer continuellement, et d’avoir presque toujours du feu pour la préparation du thé, doit être une cause de nombreux accidents ; on est même étonné qu’ils ne soient pas plus multipliés lorsqu’on a vécu quelque temps parmi les Chinois, et qu’on a été témoin du désordre qui règne dans leurs maisons, et de leur peu de précaution. Quand un incendie s’est déclaré quelque part, ce qu’on appréhende le plus, ce sont les voleurs ; ils accourent aussitôt de toutes parts, sous prétexte d’éteindre le feu, augmentent à dessein la confusion, s’introduisent partout, et enlèvent à leur profit tout ce qu’ils ont l’air de vouloir arracher aux flammes. C’est un véritable pillage ; aussi, le premier soin de ceux qui sont victimes d’un incendie, c’est d’empêcher le public de venir au secours. On s’empresse de déménager comme on peut, et