Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou des gens du commun, ou dans le cas d’affaires pressées, on peut prier le visiteur d’attendre, en lui rendant compte de l’occupation qui vous retient un moment. Par exemple, le domestique qui reçoit l’étranger lui dira : Mon maître vous prie de vous asseoir un instant, il achève de se peigner et de faire sa toilette… Mais, si l’on a été prévenu par billet, on doit prendre de beaux habits, et se tenir prêt à recevoir son hôte à la porte de la maison, ou à la descente de son palanquin, et lui dire d’abord : Je vous prie d’entrer… On a soin d’ouvrir les deux battants de la porte du milieu ; car il y aurait de l’impolitesse à laisser entrer ou sortir par les portes latérales. Les grands se font porter dans leurs palanquins ou entrent à cheval jusqu’au pied de l’escalier qui conduit à la salle des hôtes. Le maitre de la maison les reçoit en se mettant à leur droite, puis il passe à leur gauche en leur disant : Je vous prie d’aller devant… et il les accompagne en se tenant un peu en arrière.

« Dans la salle des hôtes, des sièges doivent être préparés et rangés, sur deux lignes parallèles, l’un devant l’autre. En y entrant, on commence, dès le bas de la salle, à faire la révérence, c’est-à-dire qu’on s’incline à côté de son hôte, et un pas en arrière, jusqu’à ce que les mains, qu’on tient l’une dans l’autre, touchent à terre. Dans les provinces du midi de la Chine, le côté du sud est le plus honorable ; c’est le contraire dans celles du nord. On pense bien qu’il faut, suivant la province, céder le côté le plus honorable à son hôte. Celui-ci, par une ingénieuse courtoisie, peut, en deux mots, changer l’état des choses, et dire, si on l’a placé