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et des visiteurs, il avait été convenu que, pour être admis à nous rendre visite dans le palais communal, il faudrait observer les rites prescrits pour les réceptions officielles et d’étiquette. On trouve dans les Mélanges de littérature orientale de M. Abel Rémusat quelques détails assez exacts sur la manière cérémonieuse dont se font les visites en Chine. Ils ont été empruntés d’un manuscrit chinois de la Bibliothèque impériale[1].

« On parle souvent de la civilité chinoise, des formalités qu’elle impose à chaque instant et des formules qu’elle prescrit dans les moindres occasions. On a dit, et la chose est vraie jusqu’à un certain point, qu’il y avait une langue qui lui était consacrée, et qu’une conversation entre hommes qui ne sont pas liés d’amitié n’était qu’un dialogue convenu, dont chacun répétait par cœur sa partie ; mais les échantillons de ce style de politesse, qu’on a insérés dans quelques relations, sont peu exacts ou mal expliqués. Ce que Fourmont en a donné d’après le P. Varo est rempli d’erreurs. Quoiqu’on sache bien, en général, ce que sont ces formes de parler exagérées qui, chez les vieux peuples, semblent le produit d’un long usage de la vie sociale, il est encore curieux de voir, dans les détails, jusqu’où peuvent conduire ces raffinements d’urbanité, par lesquels chacun cherche à faire briller son savoir-vivre. Pour juger les Chinois sous ce rapport, il faut que les expressions dont ils font usage soient traduites littéralement, et c’est ce qui n’a pas encore été tenté. Il pourra donc être agréable à ceux qui

  1. Mélanges posthumes, p. 362 et suiv.