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l’introduction, les nombreuses vicissitudes et l’état actuel du christianisme en Chine.

Durant la première heure de marche, nous remarquâmes le long de la route cette activité et cet empressement qu’on rencontre toujours aux environs des grandes villes, et surtout en Chine, où le trafic tient tout le monde dans un mouvement perpétuel. Les piétons, les cavaliers, les portefaix, tous s’en allaient pêle-mêle et soulevant d’épais nuages de poussière, qui s’engouffraient dans nos palanquins et menaçaient de nous y suffoquer. A mesure que nous avancions, tous ces voyageurs effarés étaient obligés de ralentir leur marche, de s’écarter sur les bords du chemin et de s’arrêter enfin pour nous laisser passer. Les cavaliers descendaient de cheval, et ceux qui portaient de larges chapeaux de paille étaient tenus de se décoiffer. Les voyageurs qui ne se hâtaient pas de donner aux illustres diables de l’Occident ces témoignages de respect y étaient gracieusement invités à coups de bambou, par deux espèces de coupe-jarrets chargés de faire exécuter les rites, et qui s’acquittaient de leur fonction avec une ardeur non pareille. Si l’on remplissait son devoir avec ponctualité, ils en paraissaient contrariés ; ils s’en allaient d’un air maussade, la tête baissée et regardant tristement leur latte de bambou oisive entre leurs mains.

Il est d’usage, en Chine, que le peuple témoigne sa vénération aux magistrats, lorsqu’ils paraissent dans les rues des villes ou sur les chemins avec les insignes de leur dignité. Personne ne doit se tenir assis ; ceux qui vont en palanquin sont tenus de s’arrêter, les cavaliers descendent de cheval, ceux qui portent des chapeaux de