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le trésor de la foi que l’Europe ne cesse de lui présenter avec tant de zèle, de dévouement et de persévérance. Nul sacrifice qui n’ait été fait en sa faveur : c’est assurément le peuple du monde qui a excité le plus vivement la sollicitude de l’Église, et c’est aussi celui qui, jusqu’à ce jour, s’est montré le plus rebelle. Le sol a été préparé longuement, tourné et retourné dans tous les sens, avec patience et intelligence ; il a été arrosé de sueurs et de larmes, engraissé du sang des martyrs ; le grain évangélique y a été jeté avec profusion ; le monde chrétien s’est mis en prière pour attirer sur lui les bénédictions du ciel, et pourtant la stérilité est presque toujours la même, et le temps de la moisson n’est pas encore venu ; car peut-on appeler une moisson ces quelques épis à moitié mûrs qu’on rencontre çà et là, et qu’il faut se hâter de recueillir, de peur qu’ils ne tombent au premier souffle de l’orage ? Il ne serait pas impossible, peut-être, d’assigner les causes principales qui s’opposent à la propagation de l’Évangile en Chine ; mais nous pensons qu’il convient de donner auparavant un rapide aperçu des diverses tentatives qui ont été faites, à plusieurs époques, pour christianiser ce vaste empire.

Les premiers efforts pour faire pénétrer les lumières de la foi dans les contrées centrales et orientales de l’Asie remontent aux temps les plus reculés, Déjà, dans le cinquième et le sixième siècle, on peut découvrir les traces des premiers missionnaires qui se rendaient, par terre, de Constantinople jusqu’au royaume de Cathay ; car c’est sous ce nom que la Chine a été d’abord connue en Occident. Ces apôtres s’en allaient un bâton à la