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I

« Le disciple Sse-lou interrogea son maître sur la force de l’homme. »

II

« Confucius répondit : Est-ce sur la force virile des contrées méridionales, ou sur la force virile des contrées septentrionales ? Parlez-vous de votre propre force ? »

III

« Avoir des manières bienveillantes et douces pour instruire les hommes, avoir de la compassion pour les insensés qui se révoltent contre la raison : voilà la force virile propre aux contrées méridionales ; c’est à elle que s’attachent les sages. »

IV

« Faire sa couche de lames de fer et des cuirasses de peaux de bêtes sauvages ; contempler sans frémir les approches de la mort, voilà la force virile propre aux contrées septentrionales, et c’est à elle que s’attachent les braves. »

V

« Cependant que la force d’âme du sage, qui vit toujours en paix avec les hommes et ne se laisse point corrompre par les passions, est bien plus forte et bien plus grande ! Que la force d’âme de celui qui se tient sans dévier dans la voie droite, également éloigné des extrêmes, est bien plus forte et bien plus grande ! Que la force d’âme de celui qui, lorsque son pays jouit d’une bonne administration, qui est son ouvrage, ne se laisse point corrompre ou aveugler par un sot orgueil, est bien plus forte et bien plus grande ! Que la force d’âme de celui qui, lorsque son pays sans lois manque d’une bonne administration, reste immobile dans la vertu jusqu’à la mort, est bien plus forte et bien plus grande ! »

Confucius, dans l’Invariable Milieu, comme dans les autres traités, s’étudie toujours à appliquer ses principes de morale à la politique. Voici à quelles condi-