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son livre, tourne le dos et récite ce qu’il a appris : c’est ce qu’on appel le pey-chou (tourner le dos au livre), ou réciter. Les caractères chinois sont si gros et si faciles à distinguer, même à une grande distance, que cette méthode ne paraît pas superflue quand on tient à s’assurer que l’élève récite de mémoire. Il paraît que cette manière d’étudier, en criant et en battant la mesure par le balancement du corps, est moins fatigante.

Le premier livre qu’on met entre les mains des élèves est un ouvrage très-ancien et très-populaire ; on le nomme San-dze-king ou livre sacré trimétrique. L’auteur lui a donné ce titre parce qu’il est divisé en petits distiques dont chaque vers est composé de trois caractères. Les cent soixante et dix-huit vers que contient le San-dze-king forment une sorte d’encyclopédie, où les enfants trouvent un résumé concis, un tableau admirablement bien fait de toutes les connaissances qui constituent la science chinoise. On y traite de la nature de l’homme, des divers modes d’éducation, de l’importance des devoirs sociaux, des nombres et de leur génération, des trois grands pouvoirs, des quatre saisons, des cinq points cardinaux, des cinq éléments, des cinq vertus constantes, des six espèces de céréales, des six classes d’animaux domestiques, des sept passions dominantes, des huit notes de musique, des neuf degrés de parenté, des dix devoirs relatifs, des études et des compositions académiques, de l’histoire générale et de la succession des dynasties. Enfin l’ouvrage se termine par des réflexions et des exemples sur la nécessité et l’importance de l’étude. On comprend qu’un pareil traité bien appris par les élèves, et conve-