Chinois dans leurs écoles. Pour exercer la main de l’élève, on l’oblige d’abord à calquer les divers traits qui entrent dans la composition des caractères ; puis on le fait aller graduellement jusqu’aux combinaisons les plus compliquées. Quand son coup de pinceau est suffisamment sûr et délié, on lui donne à copier les plus beaux modèles choisis dans les différents genres. Le maître corrige le travail de l’élève avec de l’encre rouge, en régularisant les traits mal dessinés, et en apposant une note sur chaque caractère, pour en faire remarquer les beautés ou les imperfections. Les Chinois attachent un grand prix à une belle écriture. Un calligraphe, ou, selon leur expression, un pinceau élégant, est toujours admiré.
Pour la connaissance et la bonne prononciation des caractères, le maître a soin, au commencement de la classe, d’en lire un certain nombre à chaque élève, suivant sa portée ; puis tous retournent s’asseoir à leur place, et se mettent à répéter, en chantant et en se balançant, la leçon qui leur a été assignée. On conçoit le tapage et la confusion qui doivent régner dans une école chinoise, où chaque élève vocifère ses monosyllabes sur un ton particulier, sans se mettre en peine de la chanson de son voisin. Pendant qu’ils passent ainsi leur temps à s’égosiller et à se balancer, le maître, comme un chef d’orchestre, tient ses oreilles dressées, et lance à droite et à gauche des coups de gosier, pour donner la véritable intonation à ceux qui s’en écartent. Dès qu’un élève a sa leçon bien gravée dans la mémoire, il va se présenter devant le maître, lui fait une profonde inclination, lui remet