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antichambre, entendez-vous, une conduite sage et réglée est, dans tous les pays, la recette d’une bonne santé !… Tous les globules rouges, bleus, blancs et jaunes s’inclinèrent profondément en signe d’assentiment.

Après avoir aspiré une longue prise de tabac, Paohing nous demanda quelle était notre intention et où nous voulions aller… Une pareille question nous surprit beaucoup, et nous lui répondîmes résolument : — Nous voulons aller au Thibet, à Lha-ssa. — Au Thibet ! à Lha-ssa ! mais vous en venez ! — Qu’importe ? nous y retournerons. — Quelle affaire avez-vous donc à Lha-ssa ? — Vous le savez bien, notre unique affaire est de prêcher la religion. — Oui, je le sais ; cependant, il ne faut pas penser à Lha-ssa, il vaut mieux la prêcher dans votre pays. Le Thibet ne vaut rien. Moi, je ne vous en aurais pas fait revenir ; je vous y aurais laissés, puisque c’était votre désir ; mais, maintenant que vous êtes ici, il faut que je vous fasse conduire à Canton. — Puisque nous ne sommes pas libres, faites-nous conduire où vous voudrez… Le vice-roi nous dit que maintenant que nous étions dans sa province, il répondait de nous sur sa tête, et que son devoir était de nous faire remettre au représentant de notre nation. Vous pouvez, ajouta-t-il, rester encore quelque temps à Tching-tou-fou, pour vous reposer et faire tous les préparatifs nécessaires au voyage. Je vous reverrai avant votre départ ; en attendant, je donnerai des ordres afin que vous puissiez faire votre route le plus commodément possible. Nous le remerciâmes de ses bonnes intentions à notre égard et nous lui fîmes une profonde inclination… Comme nous partions, il nous rappela pour nous parler du bonnet