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ou envoyés en exil sont punis pour des délits en dehors de leur croyance religieuse ? C’est ainsi, en effet, que les choses se sont passées, et il était facile de le prévoir.

Au sujet des missionnaires, il est dit dans la requête : « Les Français et autres étrangers ne pourront entrer dans l’intérieur de l’empire pour prêcher leur religion. Si quelqu’un, au mépris de cette défense, dépasse les limites fixées et fait des excursions téméraires, les autorités locales, après l’avoir saisi, le livreront au consul de sa nation, afin qu’il puisse le contenir dans le devoir et le punir. » On sait bien que MM. les consuls auront la bonté de ne pas punir les missionnaires qui seront surpris prêchant le christianisme, mais enfin une rédaction semblable laisse croire aux Chinois que nous sommes des hommes insubordonnés, hors du devoir et punissables par les mandarins de notre pays ; évidemment, une pareille recommandation n’est pas propre à donner aux missionnaires une grande influence. Nous convenons qu’on ne les met plus juridiquement à mort lorsqu’ils sont arrêtés ; mais faut-il être étonné si, dans leur pénible voyage de retour, ils sont en butte aux mauvais traitements, au mépris et aux sarcasmes des mandarins et des satellites ? Si on demandait aux missionnaires qui évangélisent la Chine, au milieu des souffrances et des privations, ce qu’ils pensent de la peine de mort d’autrefois et de la triste situation qui leur a été faite aujourd’hui, nous les connaissons assez pour être assurés de leur réponse.

Nous n’avons pas étudié la diplomatie, mais il nous semble que les excellentes dispositions de l’ambassade française, en Chine, eussent pu seconder la propagation