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homme du petit peuple, disait le mandarin, te voilà devenu bien audacieux que de vouloir t’ingérer dans les relations de l’empereur avec les nations étrangères !

Les négociations en faveur de la liberté religieuse, qui avaient eu lieu entre l’ambassadeur français et le rusé diplomate chinois, ne pouvaient être, en effet, d’une grande valeur. Tout ce qu’on avait obtenu n’avait aucun caractère officiel. Le gouvernement du roi des Français n’avait rien demandé à l’empereur de la Chine, et celui-ci n’avait fait aucune promesse à la France ; de part ni d’autre, il n’y avait rien eu d’officiel, tout s’était passé entre M. de Lagrenée et Ky-yn. L’un avait énergiquement exprimé ses vives sympathies pour les chrétiens chinois ; et l’autre avait eu la courtoisie de les recommander à la protection de son empereur. L’ambassadeur français une fois parti et Ky-yn révoqué de ses fonctions, il ne devait plus rien rester de tous ces beaux arrangements.

Voici, en résumé, ce qui fut obtenu ; on le trouve énoncé dans la requête du commissaire impérial. Au sujet des chrétiens il supplie l’empereur de daigner, à l’avenir, exempter de tout châtiment les Chinois comme les étrangers qui professent la religion chrétienne et qui en même temps ne se rendront coupables d’aucun désordre ni délit. » Comment pourra-t-on surveiller les mandarins, et savoir s’ils persécutent ou non les chrétiens ? Le gouvernement chinois peut-il permettre à des étrangers d’inspecter ses fonctionnaires ? Quand on fera des réclamations, les Chinois n’opposeront-ils pas toujours le mensonge, ne pourront-ils pas toujours dire que les chrétiens détenus dans les prisons