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— Fâ k’dji t’ tow, Pèlèy.

— Il faut que je te tue, Pelée.

— Bin, baj li kou dol ratrossèy è dol dyèrin-n maryèy.

— [Eh] bien, . . . . . . de la retroussée et de la dernière mariée.

È èl bizè tot’ lè treu è vôy.

Et elles s’enfuient toutes les trois en voie.

Misère et pauvreté.

850.

Misère et Pauvreté étaient un forgeron et son chien qui vivaient dans le plus complet dénûment. Un jour, le diable vint tenter le forgeron et fit si bien que, pour une grosse somme d’argent, il lui acheta son âme. Il devait venir s’en emparer dans dis ans.

Le forgeron se mit à vivre dans l’abondance avec l’argent ainsi gagné.

Un jour saint Pierre et le bon Dieu qui passaient par là, s’arrêtèrent chez lui pour faire ferrer leur âne. Misère se mit à l’œuvre et ferra l’âne avec un fer d’argent. Les deus voyageurs étaient enchantés et pour récompenser l’artisan, ils lui dirent de formuler trois souhaits. Quelque extravagants qu’ils soient, dirent-ils, ils ne laisseront pas de se réaliser. Misère se mit à réfléchir et demanda une bourse qui ne laisserait s’échapper ce qu’elle contiendrait, un fauteuil qui ne laisserait se lever son occupant, un cerisier dont, une fois monté dessus, on ne pourrait descendre qu’avec son autorisation. Durant tout ce temps, saint Pierre l’avait exhorté tout bas à demander le paradis, mais Misère ne voulut rien entendre. Les voyageurs partirent et les souhaits du bonhomme se réalisèrent. Un soir, les dis ans révolus, le diable vint pour s’emparer de l’âme de Misère. Vous êtes fatigué, lui dit celui-ci. Asseyez-vous dans ce fauteuil, pendant que je fais mes préparatifs. L’autre l’écouta. Misère alla faire rougir au feu une barre de fer. Il rentra et engagea le diable à partir. Celui-ci fit de vains efforts pour se lever. Misère lui administra une volée de