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l’Bat « sur la Batte » (nom d’un quai) un bateau d’osier, li batê d’wêzîr, tout rempli d’œufs de Pâques, kokogn’, qui étaient distribués gratuitement aus parents pour leurs enfants.

1750. Partout ailleurs, et même à Liége, on leur dit que ce sont les cloches qui sèment des œufs dans les jardins en revenant de Rome et le lendemain matin, les petits vont y découvrir les œufs que les parents y ont cachés.

Pâques (10 avril).

1752. I fâ strimé de noû solé ou lè-z aguès’ vi hitron so l’ tyès’ « Il faut étrenner des souliers neufs ; sinon, les pies vous chieront sur la tête » (Liége).

1754. On teint les œufs de Pâques, ordinairement en brun, en mettant des pelures d’oignons dans l’eau qui sert à les cuire.

1755. Les enfants s’amusent à jeter en l’air, dans les prairies, les œufs durs qu’on leur donne (Sinsin, prov. de Namur).

1756. On joue à heurter les œufs, kaké lè-z oû. L’un de joueurs tient son œuf serré dans le poing, le bout pointu (bètch « bec ») dépassant seul. L’autre heurte l’œuf de son adversaire avec le « bec » du sien. Celui dont l’œuf est entamé le retourne et le serre dans la main de façon à ne laisser accessible que le bout arrondi (kou « cul »). Celui qui a réussi « bec » contre « bec » joue alors « bec » contre « cul ». S’il réussit, il gagne l’œuf. Si son « bec » se brise, c’est à lui à retourner son œuf et à l’autre à jouer « cul » contre « cul ».

Lundi de Pâques (11 avril).

1758. Jadis, à Herve, pendant toute la journée du lundi, les habitants se rendaient à cinq minutes de la ville dans un terrain en pente, appelé so l’Hoûgn et situé au bord d’un chemin, dans la direction de Bolland. Des marchands y vendaient de la bière et des couques brunes très friables,