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bénir des petits pains ou des gauffres (waf) que l’on fait manger aus gens et aus bêtes, surtout aus porcs —, afin de les préserver du « feu Saint-Antoine », inflammation des intestins.

Mardi gras (12 février).

1693. En Hesbayc, les enfants vont de porte en porte de grand matin en disant des chants de quête semblables à ceus des nos 1660-1662. On leur donne des pommes, des nois, mais surtout des morceaus de lard qu’ils embrochent dans de longues baguettes de saule.

1694. On allume sur les routes devant chaque porte un petit feu appelé hiràt’, afin de préserver gens et bêtes des coliques (Condroz). Cp. nos1712 et 1782.

1695. Il faut manger du chou vert le mardi-gras pour que l’été suivant les chous ne soient pas attaqués par les petites mouches (mohèt’, plokou) (prov. de Liége).

Mercredi des Cendres (17 fév.).

1698. La crois faite sur le front à la messe du mercredi ne doit pas être effacée. Il faut la garder le plus longtemps possible. On dit aus enfants que s’ils pouvaient la conserver jusqu’à Pâques, — la Laetare en Hesbaye —, le curé leur donnerait un costume neuf.

1700. Dimanche des grands feus (djoû de fouwâ, djoû dè gran feu) [premier dimanche du Carême].

1701. Les enfants vont dîner chez leurs parents : on rvin magnî l’ pan di s’ pér « on revient manger le pain de son père » (Liége) ; èl djoû du gran feu, ó va, sèt eûr lon, sèt’ eûr lârtch, pou mindjî du pin d’leu parin « le jour du grand feu, on va, sept heures long, sept heures large, pour manger du pain de ses parents » (Baulers) ; « on va manger le pain de ses parents pour les faire vivre vieus » (Nivelles).

1702. Le premier dimanche de Carême, dans beaucoup de