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1662.

Dju vin hélî
A l’ôliyèt’
Ku l’fam du si
N’a pu de tèt’.
On lî a kópé
Avou ’n’sizèt’.
On l’-z a rostî
È-n o-n pêlèt’.

« Je viens hélî
À l’œillette[1]
Que la femme d’ici
N’a plus de mamelles.
On les lui a coupées
Avec des ciseaus.
On les a rôties
Dans un poëlon. »

1658. Jadis, à Herve, la ville était de plus parcourue par trois jeunes garçons, plus ou moins déguisés, qui représentaient les rois mages allant à Bethléem et chantaient aus portes la chanson des trois rois (no 1010). L’un d’eus portait une hotte, un autre avait le visage noirci pour figurer l’ neûr rwè « le roi noir » et agitait une sonnette fixée au bout d’un bâton.

Jour des Rois (6 janvier).

1665. Celui qui mange le morceau du milieu du gâteau des rois (li mirou dè wastê) n’aura pas de coliques pendant l’année (prov. de Liége).

1666. Jadis, dans plusieurs villages de la province de Liége, après que la fève avait désigné le Roi, on le portait assis sur une chaise dans la prairie derrière la maison. La Reine qu’il s’était choisie venait s’asseoir à côté de lui. On brûlait devant eus une gerbe de paille et l’on faisait une ronde.

1668. Dimanche après les Rois s’appèle a Liége le « dimanche du roi noir ».

1669. Le Lundi après les Rois (12 janv.) s’appèle lundi perdu dans le Brabant, lundi parjuré dans le Hainaut.

1672. St-Maur (15 janv.) — Les arbres qu’on replante le jour de St-Maur ne repoussent pas (Mons).

1674. St-Antoine (17 janv.) — Dans plusieurs villages de la province de Liége, notamment à Pepinster, on va faire

  1. Huile d’œillette dont on se sert dans les campagnes pour faire la salade.