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Kè deu ?
Li pti.
W’ è-st i ?
Vo l’si, vo l’si, vo l’si.
Quel doigt ?
Le petit.
Où est-il ?
Le voici, le voici, le voici. »

1296. Claquer de la main sur le pied du petit enfant s’appèle à Liège « ferrer le petit cheval » ; cela s’y fait en disant :

Li marihâ
Ki klaw on klâ
A si pti tchvâ,
Klaw ! klaw ! klaw !
« Le maréchal (-ferrant)
Qui cloue un clou
À son petit cheval.
Cloue ! etc. »
Amusettes.

1300. Les enfants s’amusent à réciter la formulette rythmée suivante, en traçant une raie à chaque syllabe forte, comme il est indiqué dans le texte. Ils doivent arriver à en compter seize, ni plus ni moins.

Kont’ │ è kont’ │ è kon- │ té don, │

Kon- │ té, bi- namèy │ botrès’, │

Kont- │ è kont’ │ è kon- │ té don, │

Kont- │ té s’i │ n’y a sas’ │ a pon │
« Compte et compte et comptez
xxxxxxxxxx[donc,
Comptez, bien-aimée[1]
xxxxxxxxxx[botresse,[2]
Compte et compte et comptez
xxxxxxxxxx[donc,
Comptez s’il y a seize à point. »

1302-1305. Les enfants se proposent des rîmê ou rim-ram, c’est-à-dire de petits vers wallons ou français, qui, prononcés rapi-

  1. À Liège, binamé « bien-aimé » se dit couramment dans le sens de « gentil, cher ».
  2. À Liège, le mot botresse s’emploie en français comme en wallon pour désigner des femmes de peine, véritables portefais en jupons. Elles s’attachent au dos une hotte d’osier (bo) qui leur sert à transporter du charbon, des fusils, etc.