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Les jeunes filles s’en allaient ensuite, tout en chantant leur cantique traditionnel, collecter de porte en porte des œufs, de la farine, du lait. Du produit de leur collecte, elles se faisaient fabriquer des gaufres. Une jeune fille toute de blanc habillée représentait la sainte[1]. „

À Gerpinnes (Hainaut), les pèlerins se récréent des fatigues de la route en chantant une longue complainte où est racontée toute la vie de sainte Rolende. En voici le premier couplet :

Pèlerins, accourez,
Voisins et éloignés ;
Venez tous à Gerpinnes,
N’épargnez vos travaus,
Pour procurer à vos maus
L’assistance divine[2]

.


B. Chansons de métier.

1026.

Chanson des cordonniers de Herve.


Les cordonniers sont pires que des évêques ;
Tous les lundis, ils en font une fête.
Tous Tirez fort, piquez fin !
Tous Coucher tard et lever matin.

  1. J. Kaisin Annales historiques de la commune de Farciennes 2, 59 ; l’auteur ne donne que trois couplets de la cantilène ; nous avons pris les deus autres à une version plus complète recueillie à Dinant par de Reinsberg-Düringsfeld et publiée par lui dans ses Traditions et légendes de la Belgique, 2, 283-284. Voici les variantes de R. D. pour les trois premiers couplets : 1, v.3 et sa mèr’ — 2. Un jour dans ses prières | Son père la regarda. | Que fais-tu là, ma fille ? | Ma fille, que… — 3. Va-t-en chercher mon sabre | Et mon grand couteau qui est là | Que je lui tranche… On peut proposer les deus corrections suivantes : 3. Va-ten chercher mon sabre | Et mon grand, coutelas | Que je lui tranch’ la tête. — 5. En paradis ira.
  2. La pièce tout entière composée de 42 couplets, du même type que celui que nous venons de citer, a été éditée récemment par M. C. Quenne dans une brochure intitulée : Gerpinnes et son pèlerinage. Émile Leloup, Mont-sur-Marchienne, 1890.