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tous les jours de ferventes prières pour le salut de l’âme de la destinataire. Après quelques considérations, renouvelées de ses précédentes exhortations verbales sur la brièveté de la vie, la damnation éternelle et la bonté divine, il faisait ressortir tous les avantages d’une conscience tranquille, qui, même au point de vue purement humain, était nécessaire pour goûter le parfait bonheur.

Puis il s’étendait sur la clémence de Dieu qui veut uniquement le salut du pécheur, est toujours prêt à lui pardonner autant de fois qu’il a failli, et donne les moyens de se sauver à chacun selon son état. Ce Dieu très miséricordieux, disait-il, permet aux uns d’opérer leur salut par la prière, les austérités, la pénitence ; à d’autres, par l’aumône, les bonnes œuvres, les fondations pieuses destinées à procurer sa gloire et des avantages à sa sainte Église.

Je te vois venir avec tes « menettes »… pensa ici Valérie et elle continua.

Après quelques développements sur ce dernier point, le vicaire citait des exemples de ces sortes de compensations, et, entre autres, celles de Louis XIV qui pécha toute sa vie, et qui racheta ses nombreux adultères en proscrivant l’hérésie…

Le génie commercial de sa race se montrait dans cette espèce de marché, insidieusement présenté ; mais Mlle  de La Ralphie n’était rien moins que disposée à une semblable transaction qui révoltait sa nature loyale et franche.

Enfin, après de nouvelles protestations d’affection spirituelle, — toujours en Notre-Seigneur Jésus-Christ, — l’abbé Sagnol terminait son épître en se comparant à un pompier !

« De même, disait-il, que, dans un incendie, de