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née par un homme qui s’était échappé, les gardes nationaux de Rouffignac et de Saint-Cernin, assemblés au son du tocsin, se mirent à leur poursuite et en prirent quatre, après une fusillade où un garde national fut tué roide, et deux autres très grièvement blessés.

Un des brigands, voyant que ça tournait mal, se sauva et passa à l’étranger, d’où il ne revint qu’après la chute de Napoléon.

Quant aux quatre voleurs pris, ils payèrent pour tous, et, un mois et demi après, furent guillotinés sur la place de la Clautre, à Périgueux.

— Je mettrais ma main au feu que le comte de Nansac était de cette bande, disait Jean. Mais, toujours rusé, lorsque de l’endroit où il était embusqué il vit venir le convoi fort de sept ou huit personnes, il comprit que ça n’irait pas tout seul et se tira en arrière avant l’attaque, de manière que personne ne put dire l’avoir vu avec les autres. Pour l’affaire de 1801, il y était, et même il la commandait. D’un fourré où j’étais couché je l’ai reconnu entre tous, lorsque après le coup ils suivaient un sentier allant à la Peyre-Male, où sans doute ils partagèrent l’argent volé.

— Tout de même, Jean, disais-je, on se plaint du temps d’aujourd’hui ; mais, avec ça, il n’y a plus de bandes volant ainsi à main armée.

— C’est vrai. Ces quatre têtes coupées refroidirent un peu les autres. Mais si on ne vole plus autant en bande, il y en a toujours qui travail-