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Lac-Gendre, et enleva une quinzaine de mille francs.

Le chevalier de Galibert racontait à ce propos qu’un de ces brigands, de sa connaissance, avait essayé de l’embaucher, mais qu’il avait refusé, disant que voler le gouvernement ou un particulier, c’était toujours voler.

Deux ans après cette attaque, un convoi qui portait plus de sept mille francs fut enlevé dans les mêmes conditions. On voit que, sans parler des autres vols des fonds de Nontron et de Bergerac, ces gens-là ne faisaient pas de mauvaises affaires. Ils risquaient leur tête, c’est vrai, mais à cette époque la police était si mal faite qu’on ne sut jamais les prendre.

Sous l’Empire, ce fut autre chose.

L’attaque la plus fameuse, où il y eut des blessés et un mort, ce fut en 1811, à un endroit appelé depuis : « Aux trois frères », parce qu’il y avait là trois beaux châtaigniers bessons poussés sur la même souche. Cette fois-ci, le convoi portait quarante et quelques mille francs, contenus dans quatre caisses solides, sur deux chevaux de bât. Les brigands n’étaient pas nombreux, cinq ou six seulement, en sorte que l’affaire eût été bonne si elle avait réussi. Malheureusement pour eux, elle tourna mal finalement, car après avoir capturé le convoi et lié à des arbres le convoyeur et l’escorte, les voleurs ne purent emporter qu’une caisse, et encore pas bien loin. L’alarme ayant été don-