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IV


À la cime du coteau, en face des Agrafeils, sur une grosse pierre bordant le chemin, un homme était assis, recru, las d’aller. Ses yeux mornes erraient sur le paysage qui s’étendait devant lui. En face, à mi-côte sur les pentes du plateau de la Bessède, la maison des communiers fumait au soleil d’avril. Derrière, la forêt moutonnait au loin en vagues d’un vert clair, où pointaient dans les taillis les hauts baliveaux de plusieurs âges. Des clairières sablonneuses, semées de bouquets de genêts aux fleurs d’or et de bruyères d’un rose vineux, séparaient les massifs boisés, et, çà et là, vers l’orée des bois, des friches grisâtres où poussaient par endroits des touffes d’ajoncs épineux, et des genévriers à la verdure terne, dévalaient des crêtes des coteaux pierreux. Autour de la maison, des terres ensemencées, des labours, des guérets avec des vieux châtaigniers épars, des vignes et des jachères, découpaient les croupes et