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TROISIÈME PARTIE.

DÉFAUTS PARTICULIERS DE LA MORALE VULGAIRE.


Ce que c’est que le mal ; ses différentes espèces.

L’homme disposé par la nature (et ce pour être plus promptement averti de veiller à sa conservation) à juger de tout relativement à lui-même, appelle mal tout ce qui, médiatement ou immédiatement, lui déplaît, ou l’offense. La réflexion et l’étude lui ont cependant appris à diviser cette idée générale.

Nous nommons maux physiques les mutabilités de la matière qui nous semblent fâcheuses. La destruction d’une belle fleur, de quelque production utile, est, pour nous, une perte, un dommage ; nous éprouvons du déplaisir, des regrets. Les accidents qui nous arrivent de la part de quelque être purement passif qui nous blesse, qui nous cause de la douleur, quelques sensations désagréables, comme le choc d’une pierre, sont des maux physiques que nous nommons malheurs.

L’action d’une cause intelligente, qui déplaît, offense ou blesse, est le mal moral ; celui qui la commet de propos délibéré, est le méchant.

Prenez le contraire de ces rapports affligeants, vous aurez les idées de biens de différents noms ; ceux qui