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que les États du centre de l’Europe sont destinés à s’asseoir sur une assiette plus étendue. Les chemins de fer concourront à effacer certaines divisions arbitraires contre lesquelles la guerre a été impuissante. Jusqu’ici les grands royaumes ont joui d’une existence assez fixe ; mais entre eux s’enclavent de petits États dont le territoire sert sans cesse de point de rencontre à l’ambition de leurs voisins. L’incertitude de leur destinée toujours flottante est une suite de la tendance que manifestent les nations à régler leurs limites sur celles des races. Nous effacerions de notre mémoire le souvenir des faits historiques, qu’avec la seule connaissance des races et de leur gisement nous découvririons aisément sur la carte les points du globe sans cesse entamés par la guerre et les points intacts. Les pays où la race présente une surface considérable, uniforme, compacte, bien tranchée, ont été épargnés par le fléau, sauf les cas très rares d’invasion en masse. Au contraire, tous les endroits placés sur la transition d’une race à une autre ont subi ces guerres intermittentes qui déplacent indéfiniment l’existence nationale. Participant à-la-fois des deux types voisins dont ils réfléchissent la puissance, les habitans de ces petits États ont une nature hybride ; la mobilité de leur patrie est une suite de l’incertitude de leurs caractères. Si maintenant nous cherchons les parties du globe sur lesquelles la grande vitalité des chemins de fer devra s’établir, nous trouverons que ce sont précisément celles-là. La guerre, ayant été dans le passé le seul moyen de communication, nous dessine la trace que l’influence de la