Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/471

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le fit. Tandis que les autres races indolentes étaient désarmées contre les attaques des climats, tandis que le Mongol lui-même n’avait fait qu’ébaucher la conquête de l’homme sur la nature, la race caucasique seule a poussé jusqu’au bout sa victoire ; elle s’est rendue maîtresse des élémens, maîtresse des mers. Ce qui est chez elle encore plus remarquable, c’est le développement de la volonté ; que les autres races sommeillent sous le joug d’une nécessité aveugle, la race blanche a dominé tous les obstacles ; elle ne s’est pas contentée de ses propres forces, elle en a créé. Ajoutant à sa puissance morale la découverte de l’imprimerie et celle de la vapeur, elle a étendu son domaine. Toutes les fois qu’elle s’est approchée des autres races, elle les a absorbées ; elle a pris au nègre, à l’Américain, au Mongol, leurs tempéramens nerveux, bilieux, lymphatique, et elle a fait de tout cela des hommes à son image. Cette race géante, descendue un jour des montagnes du Caucase, séjour de Prométhée, n’a point encore terminé son œuvre. La race blanche a commencé en Asie : la population actuelle de notre continent est le résultat de plusieurs migrations successives et du croisement de ces migrations entre elles. La marche des colonies qui se sont détachées des montagnes situées dans le nord de l’Asie est invariable : la race caucasique s’avance d’orient en occident ; elle laisse sur son chemin une série de peuples qui se suivent et se succèdent les uns aux autres, en sorte que c’est pour ainsi dire étape par étape qu’elle développe ses forces. Dans ce mouvement général, le groupe celtique a précédé le groupe