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ver les caractères des races à l’état élémentaire, elle a cherché l’action que ces races exercent les unes sur les autres en se croisant. Voici quel a été le résultat de ses informations. Toutes les races humaines ont la faculté de se reproduire entre elles. La nature a pourtant mis certains obstacles au rapprochement de leurs extrêmes : l’union d’un individu de la race éthiopique avec une femme blanche est douloureuse, antipathique, le plus souvent improductive. La condition inverse est, au contraire, favorable au mélange des sexes ; l’union du blanc avec la femme noire est facile, sympathique, et presque toujours féconde. Si l’on interprète avec M. Serres les vues de la nature, on trouve qu’elle a mis un dessein dans ce point d’arrêt et dans cette barrière matérielle. La nature veut l’élévation des races, elle ne veut pas leur abaissement. Or, dans le premier cas, le produit descend vers la race éthiopique ; dans le second, c’est-à-dire dans le cas de l’union de l’homme blanc avec la femme noire, le produit est élevé vers la race caucasique. On entrevoit déjà que le mélange des races, dans certaines limites fixées par la nature, est un des moyens de perfectionnement de l’espèce humaine.

Cette faculté de reproduction entre les sexes appartenant à deux races différentes tranche la question d’unité : il existe plusieurs races, mais il n’y a qu’une nature humaine. Les animaux qui ne sont pas d’une même espèce ne se reproduisent pas entre eux ; dans les genres très voisins, le croisement donne naissance à des métis dont la fécondité s’arrête à la première ou à la seconde génération. L’unité humaine se mani-