Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/433

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

décidée, on ne puisse arriver un jour à les faire concorder entre elles. Mais il faudrait pour cela beaucoup plus d’études sérieuses que Gall lui-même n’en a faites ; il faudrait en outre cet instinct artiste que les médecins n’ont pas toujours. Une telle science resterait encore très fuyante sans doute : mais, je ne crois pas qu’on puisse jamais bien la fixer. Le caractère flottant de nos connaissances tient en effet, sur ce point, au sujet même : les facultés de l’homme sont libres dans leur principe immatériel, et déterminées dans leurs rapports avec l’organisation ; il en résulte un état mixte, intermédiaire, qu’on ne peut saisir absolument. La phrénologie crut résoudre le problème en incarnant chaque faculté dans une portion limitée du cerveau : ce procédé brutal, surtout entre les mains des arpenteurs du crâne, ne lui a pas trop réussi. Il faut quelque chose de moins positif et de moins géométrique, un moyen d’analyse plus délicatement combiné, pour atteindre le jeu de l’esprit dans ses nuances. La phrénologie est donc encore à faire : ce qui n’empêche pas qu’il y ait dans la doctrine de Gall, des traits de génie et un beau commencement de découverte. On if arrivera d’ailleurs à perfectionner la physiologie du cerveau, qu’en étudiant l’homme tout entier, dans la variété des races et dans les maladies de l’esprit.