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en mesurant les degrés de latitude du crâne à l’aide d’un instrument, en numérotant les parties divisées, redivisées, subdivisées encore, qu’ils arriveront à surprendre les secrets de ce viscère dans lequel Dieu a caché le mystère de l’intelligence humaine. Il serait temps que la science phrénologique remontât à un sentiment plus digne et plus élevé de la nature. Quant aux esprits distingués de la médecine qui suivent en physiologie des voies plus larges, ils ont à souffrir de la jalousie de leurs confrères, et rencontrent encore plus haut d’autres obstacles. Les académies savantes devraient pourtant bien se rassurer sur les suites révolutionnaires du système de Gall ou de tout autre système qui rattache les manifestations de l’âme au jeu des organes. Toutes les fois qu’une nouvelle idée se produit dans le monde, il semble qu’elle va tout ébranler à jamais, tout renverser. Il n’en est rien. Les anciennes croyances, un instant menacées, reprennent peu-à-peu leur base autour de la nouvelle doctrine, calme et debout. Il en est de cela comme du soulèvement de ces hautes montagnes que les géologues assignent pour cause au déluge : un instant la terre manqua d’être troublée et submergée, mais bientôt les eaux émues rentrèrent dans leurs limites, et il ne demeura dans la suite rien d’un tel désordre que le spectacle grandiose et inconnu de ces nouveaux monumens de la nature.

Je me défie, et pour cause, des histoires que la phrénologie fait courir dans ses recueils ou ses journaux. Voici toutefois un exemple qui montre que le sens divinateur des formes du crâne ne s’est point éteint