Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/381

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gligé le siège, indiqué plus tard par Spurzheim, est l’esprit qui inspire les mystiques, les illuminés, les visionnaires, quand ils croient avoir commerce avec les êtres d’un monde surnaturel. On fait observer que cet organe se trouve plutôt chez les Allemands que chez les Français. C’est lui qui conduisait le crayon d’Albert Dürer. C’est encore lui qui dirigeait la pensée de Swedenborg, d’Hoffmann, de Jean Paul Richter. Cette disposition influe sur le style pour lui donner une tournure étrange et mystérieuse. Associé avec le sens des nombres, ce penchant au merveilleux se tourne chez les savans vers les sciences occultes ou les calculs aléatoires. Gall comparaît ensemble deux têtes de sa collection, ayant appartenu, l’une à un homme crédule et visionnaire, l’autre à un très habile mathématicien qui cherchait dans des combinaisons cabalistiques le moyen de gagner à la loterie. Ils sont morts l’un et l’autre dans une espérance folle. Cet organe est celui des fantômes, et la fortune pour les joueurs n’est guère que l’apparence d’une ombre.

Le sens de l’imitation mimique est indiqué par Gall sur le crâne d’un bateleur qui faisait des parades en plein vent. Quand la même faculté s’allie à d’autres facultés sombres et puissantes, elle produit les grands tragédiens et les grandes tragédiennes. Cette disposition est remarquable sur le beau front de mademoiselle Rachel. Le docteur Gall avait trouvé la mimique combinée avec le sentiment religieux sur le crâne d’un prédicateur qui se faisait remarquer par ses gestes et par son débit oratoire. Il montrait encore l’organe du sentiment religieux uni à celui de la rixe et de la