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gnature des veis et estropia, sur l’adresse de son billet, le nom, de Lacenaire. Ce nom n’avait, pas alors la honte d’être célèbre. Notre voleur piqué réclama. Il écrivit une seconde lettre à Béranger, et l’obligea, à, rétablir exactement l’orthographe, de son nom. Nous pourrions citer d’autres faits de cet amour-propre ridicule, si la mémoire de Lacenaire n’était comme la personnification la plus hardie de l’héroïsme d’échafaud. Broussais, dans ses cours publics, revenait souvent à cette tête formidablement curieuse. Il montrait, pièces en main, qu’entre la masse des facultés réflectives et celle des instincts aveugles la balance était à-peu-près égale sur le crâne de Lacenaire ; mais que le manque de conscience et là force penchans égoïste :’ai/aient dû entraîner le plateau du côte du mal. La société, ajoutait-il, avait fait le reste. Nous ne savons trop comment la morale s’arrange de pareilles démonstrations. Une telle doctrine demanderait de nouvelles bases sociales. C’est sur elle, en effet, qu’édifient depuis cinquante ans tous les systèmes qui veulent introduire un ordre nouveau dans nos institutions. La phrénologie et le magnétisme, ces deux sciences nouvelles, apparues douteusement à l’aurore du xixe siècle, semblent toutes deux incompatibles avec la société qui les a vues naître. L’avenir donnera-t-il raison à la société contre la science, ou à la science contre la société ? ou, mieux encore, trouvera-t-il le moyen de réunir par des côtés imprévus ce qui nous parait maintenant inconciliable ? C’est le secret de Dieu, et nous n’essaierons pas encore de le pénétrer.